vendredi 26 janvier 2024

Communication en désaccord - La méthode DESC

 


Origine : Livre Asserting Yourself de Sharon Anthony Bower et Gordon Howard Bower

4 actions à mettre en place pour désamorcer les conflits :

D = Décrire les faits

En utilisant le « je », décrivez les faits : description sans jugement de valeur, critique ou généralisation.

Ex: je vois que tu arrives à 15h alors que nous avions défini le rendez-vous à 14h30, plutôt que tu es en retard comme d’habitude ! La deuxième phrase va stimuler une défense chez votre interlocuteur, vous aurez ainsi lancé le conflit. Dans la première phrase, vous ne faites que décrire des faits qui ne sont pas de votre fait. Ce n’est pas vous qui définissez l’heure qu’il est, ni la remise en question de l’heure que vous aviez définie ensemble. Si vous ne l’aviez pas défini, vous pouvez dire : Je vois que tu arrives à 15h.

E = Nommer ses émotions

Il y a 6 émotions : tristesse, joie, peur, colère, dégout, surprise. On peut les nommer en disant : Je me sens triste, je ressens de la tristesse, j’ai peur, je ressens de la peur, je suis en colère, je ressens de la colère, je suis inquiet, je suis en panique, je me sens en colère, je suis agacé, je suis dégouté, je sens du dégout, je suis surpris, je me sens surpris.

Ex : Je vois que tu arrives à 15h alors que nous avions défini le rendez-vous à 14h30. Je me sens surprise.

S = Inviter à collaborer pour trouver des solutions

Pour trouver des solutions, faut-il avoir défini le problème. On peut dire ici que le problème est : le retard, le non-respect de ce qui a été convenu, la désagréable sensation liée à la surprise. La surprise est une émotion et en tant que telle un signal qui nous invite à trouver une solution au problème qui l’a provoqué. Donc le problème n’est pas l’émotion, mais ce qui l’a provoqué. Qu’est-ce qui l’a provoqué : le retard ? Oui. Ce n’est pas la personne qui est en retard le problème, c’est le retard lui-même. Donc, nous n’allons pas chercher à : faire en sorte que tu ne sois plus en retard. Mais plutôt faire en sorte que je ne sois plus surpris de ce retard. Cela signifie que nous avons tous les deux une responsabilité : moi de travailler sur mes illusions (les gens respectent toujours ce qu’ils disent : faux !) et toi de travailler sur « ta parole » : je fais ce que je dis que je vais faire ou si je ne le peux pas je le dis (je préviens). Donc, nous avons donc deux solutions possibles qui impliquent chaque partie dans la résolution du problème.

Ex : Je dois travailler à accepter que tout ne soit pas parfait et je te propose de ton côté de me prévenir en cas de retard, es-tu d’accord ? Oui/Non Si non, as-tu une autre solution à me proposer ?

 

C = Concluez de manière positive

Dans le meilleur des cas, la solution a été pleinement acceptée par les deux parties, dans ce cas nous pouvons conclure en rappelant les faits ou la solution trouvée, s’assurer de l’accord du partenaire, insistez sur les effets positifs que cette solution va avoir sur l’activité, la relation, montrez votre contentement. Fixez-vous un rendez-vous d’ici quelques jours ou semaines pour faire un point.

Ex : Je suis contente que nous ayons réussi à trouver cette solution de me prévenir en cas de retard afin que je puisse mieux gérer mon rapport à l’imprévu. Je te propose qu’on s’en reparle dans quelques semaines pour voir comment c’est pour toi et pour moi. Es-tu d’accord ?


Conclusion  

Face à toute situation, nous avons le choix de :

  •  Ne rien faire et laisser la situation comme elle est ou s’empirer
  • Fuir ou attaquer pour tenter de soumettre l’autre à notre point de vue
  • Faire preuve de courage et énoncer le problème afin de trouver des solutions et les tester.

Bien sûr, cela ne peut se faire qu’avec la participation pleine de tous les partenaires de l’échange. Si l’un des deux ne joue pas le jeu, il faudra alors faire le travail tout seul pour sa partie du problème et pas pour la partie de l’autre.

Exemples de solutions et leurs conséquences

1 : Je ne dis rien et prends sur moi (ce qui risque à terme d’enliser la relation dans de la violence, du conflit, une rupture…)

2. Je fuis : je m'en vais (ce qui risque de se reproduire un certain nombre de fois), j’attaque : J’en ai marre, tu es toujours en retard, quand vas-tu être à l’heure à la fin (ce qui risque de provoquer une confrontation qui ne résoudra pas le problème ou pour un temps seulement)

3. C’est ce que nous avons vu dans cet article.

Pour résoudre le problème seul : je m’occupe de ma partie du problème : accepter que les gens font des erreurs, accepter qu’ils ne veulent/peuvent pas changer, accepter de prévoir un timing plus large avec cette personne (petite astuce : donner un rendez-vous avec le temps de retard habituel. Exemple : si la personne est toujours en retard d’une demi-heure, lui donner rendez-vous une demi-heure plus tôt, mais vous ne changez rien à l’heure initiale en arrivant donc une demi-heure après l’heure que vous avez fixée à l’autre personne, vous allez voir c’est très amusant !)


 Karine Danan



jeudi 25 mai 2023

Différence entre empathie, compassion, hypersensibilité ?


Tranquillement assit sur un banc public dans un parc, le soleil réchauffe votre visage. Une bonne odeur d'herbe fraichement tondue arrive à vos narines. Un léger vent rafraîchit votre peau. Vous vous sentez paisible. Observant le paysage, les oiseaux qui font des va et vient entre les arbres. Les enfants jouent, les gens se promènent. Vous profitez de cet instant hors du temps. Tout à coup, vous entendez un léger souffle qui s'étend comme une onde. Subitement, vous tournez la tête instinctivement vers un joggeur qui s'effondre devant vous de tout son poids sur le chemin caillouteux. Alors que vous êtes absorbé par la vision de la chute. Vous entendez le claquement que provoque le contact soudain de son menton avec le sol. Vous ressentez immédiatement une douleur intense irradier votre mâchoire. Dans un geste réflexe, vous portez la paume de votre main à votre menton en pensant :
- Wahou ! Ça fait mal !
Cette véritable douleur physique ne laissera apparaître chez vous aucune plaie ni même fracture contrairement au joggeur qui vient de tomber. 
Voilà ce qu'est l'empathie. Cette capacité de sentir ce que l'autre sent. A distinguer de la compassion qui est la capacité de voir d'entendre, de comprendre avec beaucoup de bienveillance la douleur,  le problème de l'autre et de lui tendre la main concrètement ou symboliquement. C'est ainsi que la plupart des gens auront le réflexe de se lever et d'aller immédiatement tendre la main au joggeur pour l'aider à se relever. L'empathe quant à lui restera peut-être figé sur le banc la main sur le menton et les larmes aux yeux. 
Et l'hypersensible alors ? Il pleurera de surprise. 
Et si vous êtes tout ça à la fois, vous vous lèverez en pleurant avec une douleur dans le menton tout en tendant la main au joggeur. 😉
Belle journée à  vous

Photographie : Magaly Chazot